Mesdames, Messieurs,
Les valeurs de fraternité et de solidarité qui nous lient prennent en ces heures sombres tout leur sens. Nous sommes tous profondément bouleversés,chagrinés,désemparés suite à la catastrophe qui vient de frapper si cruellement Haïti. Je voudrais donc que toutes nos pensées aillent, en cet instant,vers le peuple haïtien,vers les familles en deuil,vers les blessés. Je voudrais y associer le personnel de notre Antenne régionale,du Programme " Justice en Haïti " , du bureau de l'AUF, ainsi que les professeurs et les étudiants de l'institut de gestion. Cette tragédie nous concerne tous. N'abandonnons pas Haïti ! Joignons et coordonnons nos efforts à l'échelle internationale pour qu'une aide massive soit rapidement acheminée,et pour que, dans dans les mois qui viennent, tous les efforts nécessaires continuent à être déployés afin d'accompagner ce pays " où la négritude s'est mise debout pour la première fois " sur la voie du redressement et de la reconstruction. Je vous invite,pour l'heure, à observer une minute de silence en mémoire de toutes les victimes.
Je vous remercie.
Mesdames et Messieurs,
La Francophonie sera à l'honneur tout au long de l'année 2010. J'ai donc choisi, en cette circonstance très particulière, de vous délivrer un discours très particulier, en formulant les voeux que m'inspire chacune des lettres du mot FRANCOPHONIE.
Et pour commencer, F comme francaise, langue française, cette langue qui a été, qui est, et qui doit rester l'âme de notre communauté, le garant de son identité, le levier de sa coopération. Poursuivons donc, en 2010, contre vents et marées, sur la
voie de la résistance et de l'offensive. Premier grand rendez-vous, le 13 février prochain, à Whistler, avec la tenue, en marge des Jeux de Vancouver, de la 2e édition du grand événement francophone. Mais par-delà_ les manifestations, les programmes, les déclarations, soyons tous convaincus que l'appartenance volontaire à la Francophonie ne confère pas seulement des droits, mais impose aussi, au niveau des gouvernements comme des individus, des devoirs, dont celui de veiller à l'enseignement, à l'utilisation et à la diffusion de la langue qui nous fédère.
R comme renouveau. Abordons en toute confiance l'année nouvelle, au sein d'une Francophonie désormais rénovée dans ses structures, ses méthodes, sa gestion, ses statuts, sa programmation. Ce résultat est le fruit de l'investissement de tous. Je
veux donc ici saluer le travail de l'Administrateur, des responsables des opérateurs, de l'Assemblée parlementaire, et de tous les personnels qui ont contribué à écrire un nouveau chapitre décisif de notre histoire commune.
A comme année remarquable.
Que le quarantième anniversaire de la Convention de Niamey soit l'occasion, pour les francophones et les francophiles du monde entier, d'affirmer fièrement leur identité dans la diversité, de renouveler leurs liens de solidarité, d'offrir aux fondateurs d'hier la Francophonie d'aujourd'hui et de demain.
Que l'inauguration de la Maison de la Francophonie marque le point d'orgue d'un long processus de maturation et de transformations, et l'aube d'un avenir prometteur. Je voudrais, à cet égard, femercier, une nouvelle fois, le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, qui ne pouvait engager son pays, de manière plus volontaire et plus généreuse, au service des idéaux de la
Francophonie.
Que le dixième anniversaire de la Déclaration de Bamako nous permette d'opérer un nécessaire ressourcement, d'améliorer l'efficacité de l'ensemble 'du dispositif, de lancer de nouvelles initiatives. Car nous voyons bien, qu'en dépit des acquis et des efforts de tous les acteurs de la communauté internationale, perdurent des situations qui interpellent notre conscience.
Que le XIIIe Sommet qui" grâce à nos amis suisses, se déroulera, à Montreux, soit l'occasion pour les chefs d'Etat et de gouvernement de conforter la Francophonie dans sesambitions et ses moyens.
N comme non-compromission. Ne transigeons pas sur les principes. La tolérance zéro doit rester notre règle, tout en affirmant notre disponibilité à accompagner le retour à des situations conformes aux engagements auxquels nous avons unanimement souscrit. Ne devenons pas complices de non-assistanceà personne en danger de survie en fermant les yeux, par indifférence ou intérê't, sur la misère, les conflits, les ruptures de la démocratie, les violations des droits de l'Homme qui restent, encore, le quotidien de trop de victimes innocentes.
C comme coopération. Sachons, en 2010, tirer tout le bénéfice de nos efforts au service d'une meilleure cohérence, d'une meilleure coordination, d'une meilleure complémentarité, dont atteste notre nouvelle programmation. Attachons-nous à rendre notre coopération toujours plus efficace et plus efficiente, non par principe, mais par pragmatisme, parce que nous sommesd'abord là pour servir des hommeset des femmes que dessert le destin.
o comme opérateurs. Notre valeur ajoutée réside, aussi, dans l'originalité, la diversification de nos champs de compétences et d'action que nous confèrent l'AUF, TV5 Monde, l'AIMF, l'Université Senghor, mais aussi l'APF, mais aussi les organisations non gouvernementales et tous nos réseaux institutionnels.Transformons, chaque jour un peu plus, cet avantage en un atout jusqu'à former une véritable constellation.
P comme précurseurs. Ayons la volonté, en 2010, de rester aux avant-postes de la réflexion et de l'action, tout en veillant à faire fructifier les acquis. Le combat pour le respect et la promotion de la diversité culturelle doit continuer, afin de relancer les ratifications, d'accélérer la mise en oeuvre de la Convention. OEuvrons pour un dialogue serein entre les religions sur le chemin de la concorde et de la paix.
H comme Humanisme. Ayons chaque jour à l'esprit que toute politique, toute réponse aux défis globaux doit avoir pour objectif de remettre l'Homme au coeur de toutes nos actions, singulièrement en matière de développement, d'économie et d'environnement.
o comme ouverture. Continuons à développer nos partenariats avec les autres organisations internationales, avec les autres grandes aires culturelles et linguistiques. Approfondissons et concrétisons les accords qui nous lient.
Non comme non-alignement: Démontrons, en 2010 encore, par nos prises de position concertées dans les enceintes internationales, qu'il est d'autres voies et d'autres lois que les seules lois du marché, que la loi du plus fort, qu'il est encore
possible de faire primer l'idéal sur l'intérêt, qu'il est encore possible de corriger les manquements à la démocratie internationale, qu'il est encore possible d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement, qu'il est encore possible d'instaurer une n,ouvelle gouvernance mondiale' décidée par tous et acceptable pour tous.
I comme imagination. Contournons la modestie de nos ressources budgétaires en identifiant des financements innovants, en recourant plus systématiquement au mécénat.
Et pour terminer, E comme espoirs, ceux-là mêmes que je nourris, ce soir, pour la Francophonie, mais aussi pour vous toutes et vous tous, qui êtes ici réunis, et à qui je souhaite, du fond du coeur, une année 2010 toute en quiétude et en plénitude.
Je vous remercie.
cdfm : la francophonie